
SITG
Le SITG est le Service d’Information du Territoire Genevois, ils organisaient leur journée qui a lieu tous les 2 ans, pour permettre à leurs différents partenaires de présenter leurs activités, projets et prestations dans le domaine de l’information géographique, et aussi pour fêter leur 20 d’existence. Ils ont pour vocation de valoriser les géodonnées grâce à des partenaires publics dont le CERN qui est le dernier en date.
Cette journée était placée sous les thématiques de la santé et du social, où des projets innovants ont pu être partagés.
Divers aspects de l’approche géographique pour la santé
M. Laurent Toubiana, Centre Hospitalier Necker
L’utilisation de l’approche géographique pour la santé s’est développée dans deux directions principales. D’une part la géographie des maladies, qui recouvre l’exploration, la description et la modélisation des évolutions des maladies, leurs récurrences, où elles se situent et ainsi détecter des zones à risques. L’apport de la géomatique est ainsi évidente et aide à conduire des opérations ciblées pour mieux traiter les cas. D’autre part, la géographie des systèmes de santé, qui concerne l’organisation des soins, la planification et l’allocation de ressource de santé publique. Par exemple, cartographier les centres de dialyse et repérer les zones où il y aurait besoin d’un centre en plus, localiser où sont les malades.
Utilisation des SIG à l’OMS et présentation de l’observatoire mondiale de la santé
Claire Préaud, OMS
Deux adresses intéressantes à consulter
- www.who.int/gho
- global healthobservery
Depuis 1993, le programme d’information en santé publique et systèmes d’information géographique de l’OMS anime un partenariat global de promotion de mise en oeuvre des SIG pour un large éventail de maladies infectieuses et de programmes de santé publique. Elle a présenté une étude sur le ver de Guinée avec le suivi des efforts d’éradication et une introduction à l’Observatoire de la santé mondiale qui est le portail d’accès aux données permettant de suivre l’évolution de la situation sanitaire mondiale.
Ils ont pu ainsi d’une part faire des cartes, avec un suivi de chaque pays dans le temps pour éradiquer la maladie (dracunculose) et d’autre part de mettre à disposition via Internet un portail de données et de cartes.
Utilisation des SIG en santé environnementale à l’Instiut de veille t
sanitaire français
Mme. Agnès Guillet, IVS
Tout comme l’OMS à l’échelle mondiale, l’Institut de veille sanitaire français à son échelle a également mis en place un suivi des maladies lié à leurs missions de surveillance, de vigilance et d’alerte dans tous les domaines de la santé publique.
Le département Santé-Environnement étudie les effets de l’environnement sur la santé, tels que les risques liés à la pollution de l’air, aux expositions de produits chimiques et rayonnement ionisants, risques liés aux variations climatiques… Pour eux, le SIG sert à la localisation des données sanitaires et environnementales, à la description des populations à risque, et la construction d’indicateurs d’exposition utilisés par analyse statistiques à partir de la combinaison d’informations localisées. Quelques exemples comme l’angiosarcome du foie, où une étude a été réalisé, de même que l’enfouissement des déchets radioactifs (programme Persic) et son impact sur la population ou encore les cas groupés de légionellose. Ils ont utilisé des techniques de krigeage et réalisé aussi des boîtes à outils avec des modèles de traitement avec argis on line pour réaliser certaines études. Les taux d’erreurs restent cependant important selon Mme Agnès Guillet.
Une adresse : www.invs.sante.fr/publications/
Cartographie opérationnelle et planification sanitaire : l’accès aux centres de dialyse en France
M. Florian Bayer, Agence de Bio médecine
Le réseau Epidémiologique et d’Information en Néphrologie (REIN)a été crée pour contribuer au développement et à l’évaluation des stratégies sanitaires, dans le but d’améliorer la prévention et la gestion de l’insuffisance rénale chronique terminale. Dans le contexte budgétaire actuel, l’approche géographique des temps d’accès aux centres de dialyse est donc un enjeu majeur.
Le registre REIN a eu besoin de trouver un indicateur d’adéquation de l’offre de soin simple, fiable et généralisable comme support d’aide à la planification sanitaire. L’ensemble des patients traités au 31 décembre 2009 ont été alloués au centre de dialyse le plus proche et des temps d’accès théoriques ont été calculés.
Sur la région pilote de la Bourgogne, les résultats montrent que le temps d’accès moyen au centre le plus proche était d’environ 20 min. (quelque soit la modalité de traitement), alors qu’il était de 45 min. pour plus de 11% des patients. En fonction des modalités de traitement, cet indicateurs peut varier de 15% pour les patients suivis en dialyse hors centre à 17,5 % pour les dialysés en centre.
En combinant ces résultats avec des données socio-démographiques, cette approche permet d’offrir de nouveaux documents opérationnelles pour la prise de décision. Il s’agit d’un outil majeur permettant des diagnostics territoriaux et des simulations pour la planification sanitaire. Il travaille avec Crimestat 3.3, geoda et philcarto. Ils sont en train de réaliser des atlas régionaux et travaillent sur une possibilité de webmapping.
Résultat du concours SITG « Un territoire mobile » : le gagnant : la localisation des déchetteries sur le Canton de Genève. Réalisation de Jérémy Gobet et Julien Grünhagel d’Hepia. (Il y avait aussi la visualisation spatiale de réseaux souterrains, calcul d’itinéraires à vélo, parking à usage public, points noirs provélo, qualités de service des réseaux mobiles, calcul d’itinéraire pour personnes à mobilité réduite
Ateliers aux choix l’après-midi :
- Les nouveautés d’arcgis 10 et arcgis mobile C. Emery et F. Oliosi (ESRI-Suisse)
Les nouveautés d’Arcgis10 étendent les possibilités de plate-forme ESRI en améliorant sa performance et sa productivité. Parmi ces nouveautés, Arcgis mobile permet de simplifier le déploiement des SIG sur le terrain.
- Potentiel solaire des toits genevois – G. Desthieux (HEPIA) et C. Carneiro (EPFL)
Présentation d’une nouvelle couche SITG indiquant le potentiel d’irradiation solaire en tout point du territoire genevois, ainsi que les statistiques calculées sur les sections de toits des bâtiments du canton.
- Le bon usage des cartes – B. Loisel (SEMO-DIM)
Quelques éléments de réponses techniques et juridiques sur le choix des fonds de cartes dans les publications contenant des représentations cartographiques.
- Sécurité urbaine : apport du SIG dans l’aide à la conduite opérationnelle(police cantonal genevoise, Service des études stratégiques)
Présentation des tableaux de bord utilisés par la Police cantonal pour juger de l ‘évolution des divers types de délinquance, ainsi que l’apport de la carte dans l’analyse de la répartition spatiale des évènements signalés.
- Politique de la ville, inégalités territoriales et étude de la précarité à Genève – Centre d’Analyse Territoriale des Inégalités – CATI- GE)
La cartographie comme outil d’aide à la décision pour lutter contre les inégalités territoriales dans des domaines tels que le logement, le chômage, la protection sociale, la sécurité, la santé…
- Un éclairage sur la santé des jeunes à Genève – (SSJ/OJ/DIP)
Etude sur certains déterminants sociaux de la santé des jeunes à Genève
- Incidence des cancers à proximité de l’usine Chenevriers (Genève) – Registre genevois des tumeurs, IMSP, UNI)
Recherche de « cluster spatio temporelle » pour évaluer la corrélation entre cancers et proximité d’une usine d’incinération d’ordures ménagères ; méthodes, limites et résultats obtenus.
- Plan de ville tactiles pour personnes aveugles (très bien) – HEPIA-ABA
Présentation d’un projet permettant à des personnes aveugles ou malvoyantes d’accéder aux plans de ville de Genève de manière tactile (plan imprimé en relief) et auditive (synthèse vocale)
- Etude territoriale de la précarité dans le canton de Genève – OCSTAT-GE
Détermination des sous secteurs statistiques où les concentrations de personnes en situation précaire les plus fortes : une approche au travers d’indicateurs primaires (revenu, chômage, logement et famille) et d’un indicateur composite.
UNOSAT – Application géomatiques et observation de la Terre
Présentation de deux projets cartographiques : (1) la campagne d’éradication de la poliomyélite dans l’Etat du Bihar en Inde, (2) le projet GEO-PICTURES (www.geo-picture.eu) pour l’utilisation des technologies d’imagerie dans la gestion des catastrophes.
Le principe est de repérer des données ou des phénomènes à partir de différentes images satellites provenant de satellites. On peut repérer avec ceux-ci, grâce à des capteurs placés sur les montagnes, des endroits qui bougent (séismes) ou encore des images de personnes qui passent la frontières au Cameroun et le Tchad pour les comptabiliser. On peut également se rendre compte de l’état d’une ville après une destruction pour pouvoir permettre le relogement de certaines familles et/ou compter le nombre de réfugiés dans un camp. De même que pour le projet d’éradication de la poliomyélite en Inde entre 1988 et 2010, les images satellites ont aidé à n’oublier aucun village à traiter ; couplé au GPS pour quadriller tout l’espace.
Grâce à ces images, on peut apporter de l’aide et être opérationnel sur le terrain. Il s’agit ensuite de monter des projets et des méthodologies de travail. Pour l’anecdote, l’UNOSAT bénéficie de la puissances des machines du CERN pour leurs calculs.
UNHCR – Applications mobiles
Monitoring de la répartition des moustiquaires « anti-malaria » dans les camps de réfugiés, à l’aide de solutions mobiles pour l’acquisition de données (smartphone avec système Open Source Androïd) et visualisation dans le portail de l’UNHCR.
Le principe est de supprimer au fur et à mesure les fiches de collecte de données papiers, qui sont longues à réaliser et à traiter, pour les remplacer par des applications Androïd et gagner en rapidité de traitement et de justesse des résultats. Le système Androïd est flexible et il coûte moins cher en investissement : même après trois mois d’utilisation s’il tombe en panne, l’achat d’un nouveau mobile coûte toujours moins cher que le temps de traitement des fiches papiers. Les mobiles sont choisis pour leur camera, leur GPS et leur wifi. Plusieurs plate-forme peuvent être développées comme pour l’eau ou l’assainissement. Les procédures et les processus ont été crées pour les équipes sur les terrains. Quels moustiquaires ? Le coût ? La faisabilité ? L’UNHCR a travaillé avec l’Open Data Kit développé par l’Université de Washington, elle est apparue comme la mieux au niveau développement d’application et le catalogage de données est sur le support de google. On peut créer des formulaires, des modèles conceptuels de données, des ensembles de packages et il y aussi tout un volet sécurité dans les formulaires. Les données sont ainsi directement paramétrées pour la base de données.
L’analyse est instantanée dans le formulaire. Puis, il y a tout la partie formation du personnel qui souvent est très rapide. L’UNHCR a crée un émulateur pour expliquer et former aux agents ; ce qui fonctionne bien. De même que sur le terrain, la socialisation est importante, il faut être bien former pour bien expliquer aux gens sur le terrain.
Sandra Gonckel Berger