
Suite aux différents évènements et à l’instabilité politique qui règne depuis quelques mois en Côte d’Ivoire, la région Est du Liberia s’est vue accueillir plus d’une centaine de milliers de réfugiés dans des camps ou dans les villages proches de la frontière. Ceux-ci sont surtout concentrés dans les 4 sub-divisions administratives : Nimba county, Grand Gedeh county, River Ghee county et Maryland county. Depuis quelques mois, le Programme Alimentaire Mondial s’occupe donc d’acheminer de la nourriture dans ces différents camps et villages. Avec l’arrivée de la saison des pluies, ces routes, ou plus précisément ces pistes, deviennent de moins en moins praticables. Le but de la mission était de faire un état des lieux concernant l’état des routes, la praticabilité de celles-ci ainsi qu’une évaluation des ponts (endommagé ou détruit, passable ou pas…) qui peuvent dans certains cas représenter un obstacle au bon acheminement des cargaisons. Un deuxième objectif de la mission était d’avoir une meilleure connaissance du territoire (et donc cartographier de nouvelles routes qui n’existaient pas dans notre base de données) et ainsi établir des routes alternatives praticables en cas de défaillance des axes principaux. La mission a été commandée par le bureau national du Liberia, et plus particulièrement par l’unité logistique. La duré totale de la mission a était de 14 jours dont 10 jours sur le terrain. Auxquels s’ajoutent 2 jours en début de mission pour la préparation et les rencontres avec les personnes chargés de la logistique à Monrovia, et 2 jours en fin de mission pour fournir une première compilation des données récoltées sur le terrain sachant que cette tâche a nécessité 4 jours de travail de plus une fois de retour au bureau avant de pouvoir transmettre les premières mises à jour des cartes. Le déroulement d’une sortie au quotidien était le suivant : - préparation de la feuille de route la veille pour le lendemain : choix de l’itinéraire, estimation du temps de trajet pour fixer l’heure de départ avec le driver - vérification du matériel (GPS et appareil photo) et préparation des fiches de saisies - relevé par le GPS de l’ensemble de l’itinéraire parcouru dans la journée - prises de point pour chaque pont, passage de caniveau, camps, villages ou autres points d’intérêt (avec prise de vue photographique si possible) - retour à la base en fin de journée, sauvegarde des données récupérées pendant la journée - nettoyage des données et saisie des informations des fiches papier dans des fichiers numériques Cette mission fut donc très enrichissante autant au niveau professionnel que personnel. Les données récoltées ont enfin permis de produire les premières cartes mises à jour ; ceci représente donc l’aboutissement et la concrétisation des résultats de la mission. Cette mission m’a permis en outre de me rendre compte des difficultés que rencontre le personnel sur le terrain. Bien souvent, les méthodes mises en place à Rome ne correspondent pas ou ne peuvent pas être appliquées sur le terrain. Ceci par manque de temps ou de moyens (souvent humains), par des problème techniques (accès à Internet…) ou tout simplement parce que sur le terrain c’est avant tout la réponse à l’urgence.