Nouveau projet de renforcement de la gestion des données des OSC francophones
Le co-financement du projet de structuration du milieu associatif (« projet SMA ») porté par CartONG a été validé par l’Agence Française de Développement, en parallèle de 13 autres initiatives, lors de son dernier comité ONG le 15 octobre 2019.
Ce projet vise à renforcer la gestion des données programmes des Organisations de la Société Civile (OSC) francophones sur la période 2020-2022. Les deux co-responsables de ce projet à CartONG, Maeve de France et Edmond Wach, se sont prêtés au jeu de l’interview et vous donnent un rapide éclairage sur ses principaux enjeux et objectifs.
Nous invitons toutes les organisations intéressées par ce projet de structuration du milieu associatif – et qui voudraient bénéficier des ressources de ce projet – à nous contacter pour en apprendre davantage.
Quel est l’objectif principal de ce projet de structuration du milieu associatif ?
De manière très succincte, ce projet vise à favoriser l’appropriation par les OSC des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) au service des projets de solidarité internationale, et plus précisément sur le volet que nous appelons la « Gestion des Données Programmes ».
Qu’est-ce que la « Gestion des Données Programmes » ?
En gros, cela correspond à la notion anglaise d’Information Management, que nous utilisons couramment à CartONG dans sa version francisée « gestion de l’information ». Dans le cadre de ce projet, il nous est cependant apparu nécessaire de préciser légèrement la terminologie pour plus de clarté et de compréhension par tous car non seulement la version française du terme est encore peu connue dans le secteur mais le terme de gestion de l’information (en français ou en anglais d’ailleurs) est un terme dont la définition n’est pas consensuelle au sein du secteur.
Par ailleurs, le terme NTIC – que nous mentionnons ci-dessus – qui est lui bien connu du grand public et des OSC francophones, recouvre une diversité de technologies, d’approches et de compétences plus large que la « gestion de l’information », ce qui peut rendre son usage confus.
Le projet proposé par CartONG visant uniquement à se concentrer sur l’utilisation des données au service des programmes des OSC, nous avons décidé – afin d’éviter toute méprise – d’utiliser le terme de « Gestion des Données Programmes » (et créé l’acronyme GDoP) pour caractériser son champ d’application.
Concrètement, l’expression « gestion des données » renvoie à l’ensemble des processus, méthodologies et outils nécessaires aux différentes étapes de la chaîne d’analyse des données, c’est-à-dire de leur collecte à la prise de décision à laquelle ces dernières contribuent. La notion de « données programmes » renvoie quant à elle à l’ensemble des données opérationnelles relatives à l’analyse des besoins, la mise en œuvre et le suivi d’activités sur le terrain jusqu’à leur consolidation au niveau du siège des OSC.
Pourquoi CartONG a-t-elle proposé un tel projet ?
A l’heure de la révolution numérique, les OSC sont amenées à manipuler et traiter de plus en plus de données, nécessaires au pilotage de leurs programmes (et ce quel que soit le domaine : santé, d’accès à l’eau potable, d’éducation, d’agriculture, etc.), tant au niveau des terrains d’intervention qu’au sein des sièges. Cette gestion demande des compétences, méthodologies et outils spécifiques dont les OSC ne sont pas toujours dotées d’après notre expérience à CartONG.
Ainsi, ce projet a été imaginé dans la droite ligne de notre nouveau projet associatif, rappelant le mandat de CartONG de « mettre la donnée au service des projets humanitaires, de développement et d’action sociale ». L’obtention de ce financement est ainsi une belle reconnaissance par l’Agence Française de Développement de notre rôle de centre de ressources et d’expertises pluridisciplinaires autour de la donnée dans les secteurs de l’humanitaire et du développement international. Il va notamment nous permettre de continuer notre travail d’appui au secteur en favorisant la mutualisation et la mise à disposition de nouvelles ressources.
Nous avons parlé de l’objectif principal de ce projet. Dans le détail, ça donne quoi ?
Comme mentionné ci-dessus, l’objectif principal de ce projet est de professionnaliser la gestion des données programmes des OSC francophones. Dans la pratique, cela implique de les accompagner dans la prise en main et l’utilisation de méthodologies et d’outils de gestion des données programmes essentiels au fonctionnement de leurs opérations tels que, par exemple, la collecte de données sur mobile, la cartographie mais également dans des approches et processus tels que la protection des données personelles des bénéficiaires ou encore l’optimisation des analyses et traitements des données.
Le projet vise également à accompagner les stratégies des d’OSC ayant des difficultés à prendre le « virage numérique » faute d’une compréhension suffisante des enjeux et de l’intérêt d’une gestion des données programmes adaptée. Grâce au développement de nouvelles études et méthodes, le projet permettra aux OSC – de toutes tailles, thématiques et types de terrain d’action confondus – d’améliorer leur compréhension de l’éco-système numérique et de ses enjeux et impacts, et par conséquent d’améliorer leur stratégie opérationnelle.
En quoi ce projet est-il différent des projets déjà menés par CartONG ?
Si nous avons déjà beaucoup d’expérience en production de ressources stratégiques et pratiques pour les professionnels de terrain (quelques exemples ci-dessous) de nombreux besoins ne sont à l’heure actuelle pas encore couverts et nous restons dépendants de nos partenaires opérationnels, qui n’ont souvent qu’une capacité très limitée de financer de telles initiatives ayant vocation à bénéficier à l’ensemble du secteur.
Ce projet, basé sur une logique de mutualisation des ressources, vise ainsi non seulement à éviter la multiplicité d’initiatives non coordonnées et non pérennes qui voient régulièrement le jour, mais également à accompagner les OSC qui ne réussissent généralement pas – pour l’instant – à investir durablement sur ces sujets complexes sur lesquels elles ont peu de recul.
En permettant la production et diffusion à grande échelle de ressources stratégiques et opérationnelles pour le secteur, nous accompagnerons un changement dans la manière dont les OSC de solidarité internationale utilisent la gestion des données programmes et espérons ainsi d’accroître l’impact de leurs actions sur le terrain en faveur des populations vulnérables.
A qui va servir ce projet ?
Tout d’abord, il est important de comprendre que ce projet vise le spectre complet de la solidarité internationale : c’est à dire tant les organisations d’urgence que celles qui mettent en place des actions de développement. Deuxièmement, ce projet s’adresse autant à des organisations de très grande taille que de toutes petites structures. Le coeur de cible reste cependant des structures de petite et de moyenne taille, soit en d’autres termes, celles ayant une capacité limitée à recruter des spécialistes dédiés et/ou à investir de manière autonome sur ces thématiques. Enfin, si ce projet vise en priorité les OSC francophones basées en Europe et, de manière plus élargie, dans les pays d’intervention ; un effort de traduction et dissémination à visée des OSC anglophones sera mis en oeuvre.
Concrètement, les publics visés sont :
- Directement : 15 OSC opérationnelles francophones (soit environ 300 professionnels) & 2 organismes de formation francophones
- Indirectement : au moins 8 réseaux d’OSC francophones et leurs membres ; et de manière élargie, toutes les OSC francophones & anglophones qui seront atteintes via le travail de dissémination.
Avec quels partenaires CartONG va-t-elle mettre en oeuvre ce projet ?
Ce projet sera réalisé en partenariat avec 10 acteurs de la solidarité internationale (ONG opérationnelles, organisations H2H, organismes de formation, etc.) .
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La date de lancement du projet est prévue en décembre 2019. Nous continuerons à communiquer régulièrement sur l’avancée de ce projet SMA via notre lettre d’actualité trimestrielle et les articles que nous publions sur notre site.
Le présent projet bénéficie du soutien de l’Agence Française de Développement. Néanmoins, les idées et les opinions présentées dans cet article ne représentent pas nécessairement celles de l’AFD. Plus d’informations, sur les activités de l’AFD, sur leur site internet : www.afd.fr/fr
